Historique de l’intérim en France

Existant en France depuis maintenant plus d’un siècle, le travail sous forme d’intérim continue actuellement de prendre une part au marché de l’emploi. En raison des différentes circonstances qui touchent ce dernier au vu des réalités actuelles, les perspectives que représentent l’intérim reviennent incessamment dans les analyses et l’on a commencé par la même occasion à s’intéresser à tout ce qui touche au travail temporaire. Parmi ces sujets dignes d’intérêt se trouve bien évidemment son histoire car celle-ci a pour effet d’éclairer le rôle qu’il a tenu depuis son arrivée dans notre pays, ce à quoi il permet de nos jours de contribuer et tout cela dans la perspective de comprendre la place que l’intérim est appelé à occuper dans le monde de demain.

 

Les débuts de l’intérim en France

 

C’est entre les années 1920 et 1930 que les premiers prestataires de services qui peuvent véritablement être considérés comme authentiques ont fait leurs apparitions en France. Toutefois, les expériences qu’on pouvait relever étaient limitées aussi bien du point de vue matérielle que du point de vue géographique. En d’autres termes, les entreprises qui faisaient ainsi appel à des intérimaires ne réalisaient leurs activités qu’à un niveau local et elles ne fournissaient alors qu’un personnel fortement spécialisé. Parmi les premières entreprises dans lesquelles on pouvait relever les débuts de l’intérim en France figure celle qui était dénommée Business Aid. A ce titre elle avait une origine américaine. Cette entreprise en question opère donc en France dès l’année 1924.

 

Le développement du travail intérimaire à partir des années 1950 et le tournant en 2005

 

C’est à partir des années 1950 que les entreprises de travail temporaire ont connu un développement en France. Cette période était liée à un contexte ou le secteur de l’emploi était stabilisée alors que lesdites entreprises de travail temporaires accusées depuis leurs apparitions de « nouveaux marchands d’hommes ».  C’est une loi de janvier 2015, celle relative à la cohésion sociale qui a pu permettre d’en faire des partenaires du Service public de l’emploi et ce dans le cadre d’une redéfinition des politiques publiques relatives à ce dernier. C’est la raison pour laquelle on reconnait une institutionnalisation du travail intérimaire en France dans une période de 50 ans, celle entre 1950 et 2005.

 

L’appel à une règlementation du travail intérimaire

 

C’est notamment sous l’impulsion de l’entreprise BIS que le travail intérimaire français s’instaure petit à petit à partir des années 1950 sus mentionnées. Six ans plus tard, c’est à dire, en 1956, il n’y avait encore que 7 entreprises de travail temporaire dans toute la France. Ce chiffre passe à 170 en 1962 et on compte alors 33 000 intérimaires en activité. Et pourtant, le secteur souffrait d’une grande lacune en règlementation. En absence de législation, de nombreuses petites ETT sont ainsi créées et donnent lieu à un certain nombre d’abus. C’est devant cette situation que la règlementation a été revendiquée par le patronat des grandes ETT. Après de longues péripéties, l’activité du travail intérimaire bénéficiera finalement à l’année 1972 d’un texte de loi permettant sa légalisation. Déjà à cette époque et comme nous pouvons également en faire actuellement l’expérience,  le développement de l’intérim reste favorisé par le développement rapide du chômage sous toutes ses formes et la nécessité pour les entreprises d’aller vers un travail à caractère flexible.